La Daguenière, un site angevin aux bords de la Loire
 
la Daguenière et la Loire

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Si les inondations de la Loire causent des dégâts importants aux habitations, aux cultures et aux personnes, elles apportent aussi au fil du temps des alluvions propices à la culture. C'est ce qui s'est produit dans toute la vallée de l'Anjou. Son développement est le résultat positif des crues qui ont permis l'agriculture et l'horticulture ! Le système des levées a été utilisé dès le XII° siècle puis fortement appuyé par Henri II de Plantagenêt. Auparavant, les levées ou buttes étaient appelées des "turcies". Il s'agissait en fait de colmater les abords boueux des rives en les entretenant, d'installer ainsi des moyens de communication pour les paysans et les mariniers qui naviguaient sur le fleuve. Protéger les levées entraînait l'ouverture d'une voie de communication. Sur la photo ci-dessous, vous pouvez découvrir la levée de Belle Poule construite en 1457 suivi du Pont de Sorges qui a ainsi connecté le village à Angers. Malgré les protections, la Loire a dépassé la levée en 1481 dans une crue historique. C'est à partir de 1518 que les premiers paysans se sont installés sur les levées et autour de la chapelle rattachée à la paroisse de Saint-Jean-des-Mauvrets. Les habitants à cette époque étaient appelés des hôtes, des hôtes de la Loire !

Progressivement, les terres seront défrichées et cultivées d'une façon commerciale : pois, fèves, lentilles, vesces...acheminés jusqu'à Nantes en bateau. Comme les rives étaient entretenues, la Loire creusait son lit en profondeur et pouvait être naviguée. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui ! On peut parler de massacre des rives dont les haies sont arrachées, alors que les racines maintiennent le sol. Actuellement, la Loire creuse donc son lit en largeur, augmente sa hauteur et rend les crues plus violentes. Peut-être que si la Région obligeait les riverains à entretenir leur rive, l'environnement serait conservé naturellement et tout le monde y gagnerait... Avec la Loire navigable, la culture la plus dynamique pour la région sera celle du chanvre encouragée par Colbert au XVIII° siècle pour renforcer la force navale et maritime de la France. Des manufactures de cordes et de toile se créent comme celle des établissements Bessonneau. Cette culture a soutenu une quantité importante de métiers et donné une grande vitalité. Toute la vallée va bénéficier de ce marché.
La Daguenière possède trois ports qui témoignent des situations de chargement des produits : le port Maillard au centre, à l'ouest le grand port et à l'est le port aux vaches. Pavés, ils permettent encore l'acostage ou l'entretien des rares plates existant en Loire.

C'est le nom attribué aux bateaux de Loire pour les pêcheurs amateurs. Pour la pêche plus intensive, on utilisait des gabares comme en Dordogne, des barges pour le passage des bêtes sur les îles et des toues pour la pêche au saumon...

Lorsqu'en 1679 Colbert crée le poste d'ingénieur responsable des levées, il donne un élan dynamique aux activités de pêche et du commerce en Loire. Une autre crue en 1856 causée par une rupture de la digue va être spectaculaire. D'ailleurs, vous trouverez le niveau atteint par la Loire hors de son lit grâce à une plaque posé à l'entrée de l'église de La Daguenière.

Par la suite, La Daguenière aura son propre maire en 1790. Depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, la casse tête, voire l'angoisse, des maires de mon village, c'est la gestion de l'eau ! Certains habitants ont récemment constitué une association pour défendre leurs jardins des inondations annuelles. Nous pouvons ainsi constater que les crues suscitent toujours depuis le XV° siècle la même préoccupation !