Visite guidée de la ville pour en découvrir son histoire monumentale

 

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Les fêtes Pisanes Découvrir les environs de Pise

Depuis la gare centrale (stazione centrale), se diriger vers la place Vittorio Emanuele II et remonter le Corso Italia (1). Cette rue jumelée avec la rue des Lices d'Angers est l'une des plus commerçantes de la ville. C'est une balade agréable puisqu'en plus elle est piétonne. Le Corso Italia débouche sur une petite place (Piazza XX Settembre) avec sur la gauche le Palazzo Gambacorti (2) qui abrite les bureaux de la Mairie ainsi qu'un accueil (Ufficio informazioni) pour les citoyens et les touristes. Ce palais construit au XIV° siècle s'élève sur la place en face des Logge di Banchi, des halles du début XVII° siècle et qui abritaient le marché de la laine.

En poursuivant sur la quai, on aperçoit rive gauche une petite église qui semble perdue à cet endroit entre le fleuve et le quai souvent parcouru par les voitures. C'est la Chiesa della Spina (3).

La chiesa Santa Maria della Spina : construite au XIV° siècle, elle doit son nom à une relique, une épine de la couronne du Christ (spina) rapportée de terre sainte. Sa richesse architecturale gothique est dûe aux nombreux pinacles, flèches, baldaquins et statues... Elle est située en bordure de quai depuis 1871 afin d'être protégée des crues du fleuve. Ainsi isolée sur le quai, elle offre une image gracieuse et assez surprenante.

En revenant sur nos pas vers la palazzo Gambacorti, nous traversons le pont di Mezzo et nous entrons dans une rue également très commerçante : Borgo Stretto.  Mais avant d'entrer dans cette rue, juste sur la place, vous ne pourrez pas manquer la boutique des Glaces  (Bottega de gelato). Je vous conseille une glace à la straciatella par exemple ! La straciatella est à la crème fraîche, légèrement vanillée avec des pépites de chocolat ! On craque ! La rue Borgo stretto, bordée d'arcades, vous conduit sur la gauche via Dini jusqu'à la place des Cavalieri (4).

La Piazza des Cavalieri est la plus ancienne de la ville et la plus prestigieuse car elle abrite l'Ecole Normale Supérieure de l'université de Pise. Au Moyen Âge, c'était l'hôtel de ville mais Cosme I commanda en 1562 à Vasari sa transformation en quartier général de l'ordre des Chevaliers de Saint-Etienne. La statue de Cosme I se dresse devant l'église Santo Stefano des Cavalieri, oeuvre de Vasari. Ce dernier a utilisé la technique du sgraffiti qui consiste à gratter un enduit clair posé sur un fond sombre, ce qui donne au palais un aspect original et élégant. D'autres palais composent la place des Cavalieri et qui pour la plupart, appartiennent à l'université de Pise. Le plus célèbre : la palais dell'Orologio.

Depuis la place Cavalieri, il suffit d'emprunter la via Corsica puis dei Mille pour trouver la Via Santa Maria. Les palais qui la bordent sont magnifiques avec au n°26 la maison de Galilée né à Pise (1564-1642). La rue conduit ensuite à la place très verdoyante des Miracles (Piazza Miracoli).

La piazza Miracoli est composée de la Tour penchée, de la cathédrale (Duomo), du baptistère (battistero) et du cimetière monumental (campo santo).Vous pouvez vous procurer un billet pour la visite complète des 3 monuments. L'édifice le plus ancien est la cathédrale commencée en 1063 et achevée au XIII° siècle. De style roman, elle abrite la chaire sculptée de Giovanni Pisano représentant des scènes du Nouveau Testament, la lampe de bronze de Galilée datant du XVI° siècle. Son balancement  a amené Galilée à procéder à des calculs sur les oscillations . Giovanni Pisano est l'un des artistes les plus célèbres de Pise. Fils de Nicola Pisanoet également son plus grand élève, Giovanni naquit aux environs de 1245. Avec lui la sculpture riche en émotions et en sentiments devient indépendante de l'architecture pure et de la simple décoration.

A côté, le Baptistère (Battistero) a été construit dans le même période en 1153 et achevé au XIV° siècle. Là encore les ornements sont l'oeuvre de Nicola Pisano et de son fils Giovanni.

Enfin la tour romane , autrement dit le campanile de la cathédrale, a été commencée en 1173. Mais située sur un terrain alluvionnaire peu stable, la tour s'est mise à pencher dès les premiers étages obligeant à interrompre la construction. Elle s'est pourtant achévée au XIV° siècle. Jusqu'en 1990, il était possible de la gravir en utilisant l'escalier intérieur en colimaçon (297 marches !!!). A certains étages, une porte vous permet d'accéder à la galerie extérieure. Vous pouviez ainsi vous offrir une vue superbe depuis la tour et une belle émotion comme dans les montagnes russes ! La tour penche vraiment ! On a l'impression que le sol vient à notre rencontre ! Ces sensations sont terminées car on ne visite plus...trop fragile. La tour continue de s'incliner d'un millimètre par an.

Son inclinaison a inspiré ...Galilée (eh oui encore lui) sur l'attraction terrestre et la chute des corps.

Aujourd'hui, elle fait l'objet de toutes les attentions et de toutes les batailles pour trouver l'idée géniale qui va la sauver. Actuellement, la tour est maintenue par des câbles, une ceinture de béton, surveillée ainsi que la nappe phréatique qui paradoxalement la soutient. La tour est malgré tout sufisamment solide pour nous enchanter encore quelques siècles.

Enfin le cimetière est le troisième monument architectural de cet ensemble sur la Place des Miracles. Ce champ saint (campo santo) a été créé au XIII° siècle. Tout en longueur, il s'organise avec des galeries et des arcades sous lesquelles se trouvent les pierres tombales. Mais la vraie histoire du cimetière est plus surprenante. Pendant la 2° guerre mondiale, les bombardements entraînèrent un incendie qui fit fondre les kilos de plomb de la toiture. C'est triste mais en même temps une chance car ce désastre a permis de découvrir les dessins préliminaires des fresques que des artisans ont tenté de reconstituer. Ces dessins sont tracés au sinopia, une terre de couleur rouge-brun qui servait à réhausser les esquisses. L'histoire du cimetière est donc liée à celle du Musée des Sinopies qui porte le nom de cette terre-encre.

Dans le musée des Sinopies, toutes les esquisses reprennent les grandes fresques contenues dans le cimetière. Parmi les plus célèbres, il faut admirer plus longuement Le Triomphe de la Mort, attribuée à un artiste pisan inconnu du XIV° siècle. Vous passerez un moment magique parmi ces dessins car vous découvrirez en même temps que le tracé de l'artiste, ses recherches, ses erreurs et ses corrections. C'est une approche intime de l'oeuvre et de sa création qui enchantent ! Le musée est situé Place des Miracles dans un ancien hôpital du XIII° siècle complètement restructuré, large, spacieux, lumineux qui incitent à la rêverie et presque à la méditation. C'est un contraste apaisant et bienfaiteur pour les yeux et l'esprit après le bain de foule et la chaleur de la Place...bref une visite à ne pas manquer !

Le parcours est terminé ! Déjà ?!

C'est vrai que Pise a d'autres richesses que vous découvrirez en vous laissant porter dans les ruelles. N'hésitez pas à entrer dans les cours des palais, les commerces, à vous asseoir sur les petites places... Elles offrent des bancs à l'ombre où vous pourrez retrouver les habitants, des pisans très bavards dès que vous évoquez leur ville ou leur région. Ils sont peut-être un peu chauvinistes mais si le contact est bon, vous pouvez très facilement vous retrouver devant un plat de pâtes à discuter comme si vous vous étiez toujours connus !!! Ces rencontres vous permettront de trouver de bonnes adresses, des conseils de logement et de découvertes dans les environs. Le véritable atout de Pise réside dans la chaleur, le contact et la sympathie sans détour de ses habitants !